lundi 26 novembre 2007

Design Vintage pour petits et grands

Mon article pour Greenmama.fr en ligne aujourd'hui

Inutile d’acheter neuf pour décorer son chez-soi. Les « consom’acteurs » savent que chiner, c’est tendance et écolo. D’ailleurs le mobilier des Trente Glorieuses fait toujours rêver. Mais si la modernité des matériaux et des formes ne cesse d’inspirer les designers d’aujourd’hui, peut-on encore s’offrir un meuble signé et surtout, où le trouver ?


Sommaire
Le mobilier vintage d’après-guerre, un engouement qui ne tarit pas
Bons plans design
Mini design à Paris: Balouga et la Puce du Square
Où voir du design à Paris ?

Le mobilier d’après-guerre, un engouement qui ne tarit pas

Les meubles fabriqués pendant la reconstruction de la France étaient faits pour durer. La table sur laquelle je suis en train d’écrire date des années cinquante et elle n'a pas bougé. On ne pourra pas en dire autant d'une table Habitat dans 50 ans. Sans parler des solvants, colle et autres produits super polluants qui entrent dans la fabrication des meubles d’aujourd’hui. S’il y a encore 15 ans, il était courant de trouver ces merveilles abandonnées dans la rue, qu’en est-il aujourd’hui ? Les marchands ont leurs filières (brocantes, visites d’appartements) mais désormais les propriétaires sont au fait des prix du marché et viennent d’eux-mêmes vendre aux marchands les meubles dont ils héritent.

Côté expertise, la polémique fait rage sur les forums d’e-Bay. Certains vendeurs s’y expliquent sur les soupçons de copie. Si Art Price propose des catalogues de vente aux enchères, les experts des grandes maisons de vente comme Sotheby’s, Christie’s, Drouot et Art Curial, restent des arbitres sûrs.

Pour Benoît Ramognino, un des fondateurs de la société XXO, la redécouverte récente du design d'après-guerre est venue d'abord des créateurs contemporains. Dans une interview à La Tribune en 2004, il confie : « Les designers modernes ont revisité les matériaux synthétiques utilisés à l'époque. Christophe Pillet, Ron Arad, Marc Newson s'en sont directement inspirés». Le pic des années 2000 et 2001 serait passé : il y a eu des abus et le marché a décliné avec l'éclatement de la bulle Internet et la fin des fortunes rapides. De nombreux brocanteurs ont alors mis la clé sous la porte. La Corbeille, boutique-pionnière de Fabien Bonillo, vend aujourd'hui peu de mobilier et s'est diversifiée dans l'accessoire. « Mon chiffre d'affaires a été divisé par 2 sur le meuble depuis 2001 », estime-t-il.

Bons plans design


Evénement unique en France, les « Puces du Design » conjuguent depuis 1999 design vintage et succès populaire. Lors de la dernière session, sur les quais du canal de l’Ourcq, les visiteurs ont retrouvé sur les stands des exposants toutes les plus belles signatures du siècle passé : Joe Colombo, Verner Panton et Charles Eames… Un enchantement pour professionnels, promeneurs et amateurs de mobilier, de mode et d’accessoires d’après-guerre. Côté chiffons vintage, cette saison promettait l’arrivée d’Yves Saint Laurent en face de Serge Mouille et de Pucci à côté de Saarinen. Quand à Thierry Mugler, il devait retrouver son complice des années 80, Philippe Starck.
Garden Egg
photo © Catherine Dauriac

Les best-sellers ? La machine à écrire Valentine d'Ettore Sottsass, le fauteuil Egg Chair d’Arne Jacobsen (1957-58), la super star Tulip Chair d'Eero Saarinen (1956) éditée chez Knoll, la Fun Lamp de Verner Panton, et, bien sûr, tout Jean Prouvé. Si vous n’avez pas pu vous déplacer, pas de panique. La plupart des exposants ont des sites Internet très bien faits et vendent plus de 60 % de leurs trouvailles en ligne. Et certains assurent même la livraison.

DesignXXème propose une sélection de meubles et objets de designers de la deuxième moitié du XXème siècle.
Olivier Verlet (Pages 50/70) n’est pas le seul à présenter le célèbre Garden Egg (1968) de Peter Ghyczy : une Coquille en polyester renforcée de fibre de verre, rembourrage intérieur recouvert de tissu. A 800 euros...
Les Modernistes, spécialisés dans l’achat, la vente et l’expertise du mobilier 50-70 sont installés près de la Bastille à Paris.
Sur Internet et sur rendez-vous dans son appartement-boutique, Diane de Polignac (Design Bazar) s’est spécialisée dans le design scandinave. Une de ses plus belles pièces ? La Flagline Chair GE225 de Hans Wegner (édition originale de 1950) pour Getama avec une structure chromée, la partie inférieure de la structure peinte en vert et des pieds en bois. Assise, dos, accoudoirs sont tendus de cordage à drapeaux, un coussin pour la tête est accroché par des sangles. Le tout est livré avec une peau de mouton. 7.900 euros tout de même !

Mini design à Paris : Balouga et la Puce du Square

© Balouga
Balouga , la galerie de Véronique Cota spécialisée dans le mobilier design pour enfants, présente une collection unique de pièces de référence et de découvertes inédites des XXème et XXIème siècles. Un style éclectique, personnel, rétro et contemporain qui fait craquer les parents. Une madeleine de Proust parfumée à l’encre violette et à la colle Cléôpatra ? Le bureau 2 places de Jean Prouvé (1948). Cherchez pas, on a tous usé nos fonds de culottes et nos kilts dessus jusqu’à la fin des années 60. Réédition en série limitée, le Plywood Elephant de Charles & Ray Eames, un petit siège aux grandes oreilles de pachyderme dont l’original date de 1945.

La Puce du Square, une boutique de jouets et de mobilier pas comme les autres… « Dans le quartier d’Aligre, se déroule chaque année une brocante où les enfants peuvent vendre les jouets dont ils ne veulent plus et se faire un peu d’argent de poche pour s’en racheter de nouveaux. Nous trouvions dommage que cela ne se passe qu’une fois par an, l’idée d’un dépôt-vente consacré exclusivement aux jouets et objets de loisirs pour les enfants était née ! », déclarent Catherine et Cyril Michel, le couple propriétaire de La Puce du Square (26, rue Charles Baudelaire 75012 Paris). «En une année, l’idée a séduit plus de 300 familles du quartier qui déposent et achètent avec régularité. Nous avons ensuite décidé d’ajouter à la boutique une partie brocante de jeux et jouets anciens en respectant toujours une gamme de prix abordables ».

Où voir du design à Paris ?

L’exposition « Design contre design » propose de confronter des objets et des meubles de l’environnement domestique de la révolution industrielle à nos jours. Plutôt que de raconter une chronologie aujourd’hui trop complexe, elle met en parallèle, juxtapose, propose des courts-circuits dans le temps, destinés à créer la surprise et des dialogues entre les objets. Un dialogue mis en valeur par les essais du catalogue, tous transversaux : le design et l’art, la mode, l’architecture, le cinéma, la bande dessinée, l’humour, le roman.

Et bien-sûr, les collections permanentes du Musée des Arts Décoratifs.

La « néostalgie » a de beaux jours devant elle. Les clients, qui ont entre 20 et 50 ans, sont plutôt créatifs mais pas toujours fortunés. Et même si on n’a pas toujours les moyens de s’offrir un meuble signé, on peut toujours facilement craquer pour un objet du quotidien en plastique coloré qui nous rappelle délicieusement nos chères années 70.

Catherine DAURIAC (www.greenmama.fr) 26 novembre 2007

Pour aller plus loin

Aux Puces de St-Ouen, le marché Malassis. Sous la coupole Art-nouveau du marché Malassis, les marchands sont spécialisés dans le beau design du XXe siècle.

La galerie Patrick Seguin , habituée de la FIAC et de la Design Miami Basel présente le gratin : Jean Prouvé, Charlotte Perriand, Pierre Jeanneret, Le Corbusier, Jean Royère, Georges Jouve, Serge Mouille et Alexandre Noll. Très chic, très cher.

Pour trouver des livres sur le design, n’hésitez pas à écumer les soldeurs de livres. On trouve des merveilles à tout petits prix. Pensez aussi aux éditions Taschen.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci pour cet article... comme quoi le design est partout. Puisque vous la mentionnez, autant indiquer le site de la Galerie Patrick Seguin, spécialiste du modern design...